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gratuits ; un champ pour cultiver des pommes de terre, la nourriture pour deux vaches, cinq livres de sucre par mois et une quantité de farine réglée, selon l’importance de la famille, par le ministère de l’approvisionnement. Le sucre est gratuit, la farine est livrée à prix réduit. Les employés reçoivent les mêmes allocations en nature que les ouvriers, si ce n’est que leur logement comprend trois chambres et que leur ration de sucre est de dix livres ; leurs appointements mensuels, qui étaient de 80 roubles avant la guerre, s’élèvent aujourd’hui à 2 000 marks.

Dans la briqueterie, qui fournit les matériaux de construction et de réparation pour le domaine, les ouvriers sont payés à la tâche. Chaque mille de briques leur est compté 434 marks ; en outre, ils sont logés. On calcule qu’un ouvrier produit au minimum 200 000 briques par saison.

La distillerie n’emploie que 10 ouvriers et deux employés : les conditions de salaire sont sensiblement les mêmes qu’à la sucrerie. On ne traite que les pommes de terre. La production annuelle s’élève à 100 000 litres d’alcool à 100 degrés. La matière première est fournie par l’État, qui contrôle rigoureusement toutes les opérations, même à l’intérieur de l’usine. Pour chaque titre d’alcool consigné à l’administration publique, le producteur reçoit une indemnité de 4 marks 50. L’Etat revend ce titre d’alcool au public pour 200 marks. De même la vente du sucre est monopolisée : l’État le paye à la fabrique 500 marks le quintal et le revend à 920 marks au détail.

La culture du poisson, qui commence à se développer en Pologne et peut y devenir une industrie importante, est bien organisée à Garbow, où les étangs couvrent une superficie de 250 hectares. On pratique exclusivement l’élevage de la carpe. La production normale est de 500 000 kilogrammes par an ; elle a sensiblement baissé, en raison de la difficulté qu’éprouvent les éleveurs à assurer au poisson sa nourriture. Les Russes, qui occupèrent le pays en 1915, vidèrent les étangs et endommagèrent les installations. Tous les propriétaires d’étangs, dans la Pologne du Royaume, forment un syndicat, qui assure la vente en gros de la production, à un prix dont l’Etat fixe périodiquement le maximum. Au mois de juillet dernier, le prix officiel du poisson était de 20 marks la livre.

— Les conditions de l’exploitation agricole, m’expliqua M. Broniewski, sont devenues très onéreuses, non seulement