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conférence d’industriels et de techniciens des mieux qualifiés pour répondre au questionnaire que j’avais dressé. « Les besoins actuels de la Pologne en charbon, m’ont dit ces messieurs, peuvent être évalués à 30 millions de tonnes par an. Avant la guerre, les mines polonaises en produisaient annuellement 6 à 7 millions. Aujourd’hui, nous n’arrivons pas à 5. Les charbonnages français de Czeladz, de Sosnowice, de Dombrowa, etc. assurent 56 pour 100 de cette production ; les mines polonaises fournissent le reste. L’extraction se trouve gênée par le manque de matériel, — les machines proviennent de la Tchéco-Slovaquie, qui refuse d’en livrer, — et par l’insuffisance de la main-d’œuvre. Mais ces obstacles ne sont que temporaires. La difficulté principale, c’est le manque de capitaux, qui nous empêche d’exploiter la plus grande partie de nos richesses minières.

— Si le sol polonais est à ce point riche en charbon, observai-je, pourquoi la Pologne attache-t-elle tant d’importance à la possession de la Haute-Silésie ? Car, outre le fait, essentiel à nos yeux, que cette province est peuplée en grande majorité par les Polonais, vous faites valoir, pour appuyer vos revendications, des arguments d’ordre économique.

— Ces arguments, me fut-il répondu, sont aussi aisés à concevoir que difficiles à réfuter. D’une part, les mines de Haute-Silésie nous assureront des ressources immédiates ; celles que nous procureraient les terrains polonais encore inexploités ne seront disponibles qu’à de certaines conditions et après fort longtemps. D’autre part, nous n’avons pas en Pologne de charbon propre à faire du coke : seul, le bassin de Haute-Silésie peut nous fournir cette qualité de combustible indispensable à nos industries.


A LA CHAMBRE DE COMMERCE DE LWOW

Le caractère et les limites de cette étude, qui ne veut être qu’un récit de voyage, ne me permettent ni d’énumérer complètement les richesses de la Pologne, ni même de mentionner, comme ils mériteraient de l’être, tous les efforts industriels accomplis en Pologne par les Français. Il faudrait plusieurs chapitres pour exposer en détail la contribution apportée par nos compatriotes, soit en capital, soit en travail technique, aux