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Au jour, la bataille reprend dans le Nord où les Allemands s’efforcent de gagner du terrain vers Pervyse et Ramscappelle. Les divisions belges sont obligées de ramener leur front principal au remblai de la voie ferrée Dixmude-Nieuport, à partir du chemin d’Ootskerke vers le Nord. Le 19e bataillon de chasseurs à pied, de la 42e D. I., relève le bataillon Jeanniot, qui se reporte en réserve à Oude-Barreel, mais très diminué et très fatigué. Le commandant Jeanniot prend le commandement des compagnies de soutien du secteur Sud.

A 10 heures, le bombardement redevient violent, et la petite gare de Caeskerke reçoit un obus de 210 qui la met fort mal en point. Notre artillerie contrebat de son mieux, mais l’observation devient difficile, car l’ennemi ne néglige pas notre observatoire principal, le toit de la minoterie, qui devient intenable. Je ne puis plus renseigner les batteries qu’au moyen des avis qui me viennent du front, mais nos avant-postes sont fort gênés eux-mêmes pour observer notre tir. D’autre part, les munitions d’artillerie se raréfient.

Fort heureusement, il m’arrive un renfort important en officiers, officiers-mariniers et marins, qui sont les bienvenus.

Dans la soirée, je suis avisé que le Grand Quartier belge prend les mesures voulues pour inonder le terrain entre, la rive gauche de l’Yser et la voie ferrée. Mais il faut d’abord que le remblai de la voie devienne une digue étanche, et par suite que l’on obture toutes les ouvertures par où passent de nombreux vaarts ou vliets.

Le bombardement reste violent jusqu’au soir, par calibres de 150, 210, 280, peut-être de 320. On signale l’arrivée de renforts allemands devant Dixmude, par toutes les routes.

Le capitaine de frégate Conti remplace le capitaine de frégate Mauros près du colonel Jacques dans la tête de pont.

Le temps devient très mauvais ; tempête de Sud-Ouest, avec vent violent et forte pluie.

Vers 19 heures, la compagnie Gamas, qui se rend aux tranchées de la route d’Eessen, pour une relève, rencontre au sortir de Dixmude, à une centaine de mètres du passage à niveau de la voie ferrée, une trentaine d’Allemands qui marchent en colonne par un de chaque côté de la route, et les deux troupes se chargent mutuellement. Nombre d’Allemands sont abattus