Page:Revue des Deux Mondes - 1920 - tome 59.djvu/234

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

En fin de journée, je reçois un officier de liaison de la brigade des goumiers qui m’apprend que les 1 200 cavaliers de cette brigade sont mis à mes ordres, qu’ils sont aujourd’hui à Cassel, et seront demain à Loo.

La nuit est calme, avec cependant quelques alertes et des fusillades que je ne puis m’expliquer que par l’énervement des troupes, car il n’y a vraisemblablement plus d’Allemands devant nos lignes.

Dans la nuit, une communication de l’Etat-major du 2e corps de cavalerie (général de Mitry) m’informe que la 4e et la 7e D. C, commandées par le général Hely d’Oissel, se sont emparées de Woumen, Clercken et Houthulst, tandis qu’une division de cavalerie belge, à Wyfwege, a repoussé une attaque ennemie venant de Staden. Le général Hely d’Oissel continue sur Cortemarck et Thourout, tandis que le général Requichot opérera vers Sleyhage et Roulers. Ces opérations sont soutenues par deux bataillons d’infanterie territoriale. Le poste de commandement du corps de cavalerie se transporte de Poperinghe à Elverdinghe, et doit être à Boesinghe à 13 heures.

Dans la matinée, S. M. le roi des Belges, commandant en chef de l’Armée, arrive à la station de Caeskerke, et je l’accompagne dans sa visite aux tranchées que nous creusons dans le chemin de halage de l’Yser. A part moi, je me demande si S. M. n’a pas l’impression que nous sabotons cette belle digue, mais Elle n’en laisse rien paraître et me fait l’accueil le plus gracieux.

A 11 heures, je prescris au bataillon de Kerros de se porter sur Eessen, d’envoyer des patrouilles sur toutes les routes, et de chercher la liaison, par autos, avec la 4e D. G. à Clercken, ainsi qu’avec les forces françaises qui peuvent être à Zarren. Je mets une batterie d’artillerie à la disposition de ce bataillon.

A 13 heures, le général de Buyer, qui commande la 4e D. C. m’informe qu’il occupe Zarren où il me demande d’envoyer de l’infanterie pour qu’il puisse continuer sur Cortemarck. Cette demande me cause un grand embarras, car j’apprends en même temps que les Allemands prononcent une attaque vigoureuse sur Keyem et Beerst, c’est-à-dire sur les troupes qui nous flanquent à gauche. Dans ces conditions, je ne puis m’étendre vers l’Est sans l’ordre du G. Q. qui, pour le moment, a limité ma mission à Dixmude. C’est ce que je réponds au général, en