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divinations de l’illustre Lorentz. Nous aurons d’ailleurs l’occasion de revenir quelque jour sur les travaux admirables de ce dernier savant, ne serait-ce qu’à propos de ce fameux principe de relativité dont on parle tant, — et souvent d’une manière si erronée, — en ce moment.

Le phénomène de Zeeman est un effet produit par les courants et, d’une manière générale, par tous les champs magnétiques sur la lumière.

On sait, — je l’ai expliqué récemment ici même, — que, d’après les découvertes des dernières années, les rayons de celle-ci sont causés par les mouvements de rotation extrêmement rapides de petites planètes minuscules et chargées d’électricité négative qu’on appelle des électrons et qui forment un système solaire en miniature qui est l’atome.

Une raie spectrale d’un gaz donné, telle que la montre le spectroscope, possède une fréquence particulière de vibration qui correspond à la durée de révolution d’une de ces planètes atomiques intimes.

Considérons par exemple les électrons qui dans les atomes d’un gaz donné, l’hydrogène, produisent une raie spectrale de fréquence donnée. Si nous plaçons le gaz étudié dans un champ magnétique puissant, par exemple entre les pôles d’un gros électro-aimant, nous pourrons subdiviser ces électrons des divers atomes d’hydrogène en trois catégories : ceux qui, au moment de l’expérience, sont orientés de telle sorte que leur mouvement de rotation est contrarié par l’aimant ; ceux qui ont leur mouvement accéléré par lui, et enfin ceux dont l’orientation est telle qu’il n’a aucune action sur leur vitesse.

Il s’ensuit qu’au lieu d’une raie unique ces électrons donneront trois raies visibles au spectroscope et dont celle du centre coïncidera avec la raie unique primitive. De plus, la théorie montre que les raies extrêmes jouissent de certaines propriétés optiques, sur lesquelles il n’y a pas lieu d’insister ici et sont polarisées en sens contraire.

Tel est grosso modo le phénomène de Zeeman. M. Hale s’est proposé de rechercher si les raies du spectre du soleil ne présentent pas par endroit le phénomène de Zeeman, et il a étudié spécialement à cet effet certaines raies du spectre des taches solaires qui étaient élargies ou même dédoublées par rapport aux raies du spectre normal, sans qu’on pût jusque-là expliquer pourquoi. Grâce à des procédés d’une extrême ingéniosité et à la puissance instrumentale que