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SOUVENIRS
DE LA BATAILLE D’ARRAS
Octobre 1914

II[1]


IV. — LA BATAILLE DU 4 OCTOBRE

Au point du jour, je fus appelé par le général de Maud’huy qui venait de faire téléphoner aux corps d’armée qu’il résultait d’un renseignement spécial que l’attaque des Allemands devait être continuée aujourd’hui sur toute la ligne et qu’on devait tenir avec opiniâtreté en continuant à se fortifier.

Et immédiatement je fus envoyé de Doullens à Arras pour y prendre la situation du corps provisoire.

Devant la glace de mon auto qui filait vers l’Est, le soleil se levait sur la campagne où traînaient des fumées de brouillard, blanc comme la neige de Moravie, comme les marais glacés de la Bistritz…

— Austerlitz ?

Et ce fut le cœur plein d’espérance et de foi que je vis surgir fièrement, sur l’horizon d’or et de sang, les tours d’Arras.

J’y arrivais pour apprendre ceci :

La division de droite (général Barbot) tenait toujours de la Chapelle de Feuchy au Point du jour, et le « couloir de la Scarpe » était enfin barré.

Malheureusement, la division de gauche (général Fayolle) avait été très violemment attaquée pendant la nuit surtout sur

  1. Voyez la Revue du 1er août.