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Le 10e corps d’armée, se couvrant vers le Sud et vers l’Est, devait réunir son gros en carré pour 5 heures 30 dans la région de Ficheux, en situation de se porter soit dans la direction de Saint-Léger, soit dans celle d’Ervillers.

Le corps provisoire, laissant momentanément à Douai le détachement qui y aurait été envoyé, devait avoir : — pour 5 heures 30 : la division Barbot rassemblée dans la région Nord de Neuville-Vitasse, et tenant avec ses avant-gardes par des postes le front de Monchy-le Preux à Hénin-sur-Cojeul ; — pour 6 heures : la 70e division (Fayolle) rassemblée dans la région de Gavrelle, en situation soit de poursuivre son mouvement dans la direction du Sud vers Monchy-le-Preux ; soit de s’opposer à une attaque dirigée sur Arras par des troupes venant de Douai ou de Vitry-en-Artois.

Aussitôt en place, les divisions du corps provisoire devaient se retrancher.

Ainsi toute la subdivision d’armée de Maud’huy devait être rassemblée entre 5 heures 30 et 6 heures, prête à l’attaque. Ses éléments paraissaient devoir être en place au bon endroit le lendemain matin, face à leurs objectifs les plus probables, il ne devait plus rester alors qu’à donner une direction fixe, un ordre simple et net, et l’un au moins de nos corps d’armée allait pouvoir déboucher inopinément et en masse dans l’un des flancs de ce corps ennemi, soit qu’il persistai vers le Nord soit qu’il fit face à l’Ouest.

Notamment en ce qui concerne le rassemblement prescrit au 10e corps, il faut remarquer que le général de Maud’huy se trouvait ainsi jeté en pleine bataille et sans renseignements suffisants et qu’il voulait d’abord rassembler ce corps d’armée en rassemblement articulé, le tenant prêt à attaquer là où il le voudrait, suivant les progrès de la bataille. Le rassemblement prescrit était donc un rassemblement en carré permettant d’attaquer dans une direction par divisions successives, et dans l’autre par divisions accolées.

La situation restait en effet bien confuse vers Douai et Cambrai d’où une menace semblait venir. Enfin qu’allait-il se passer au centre du reste de la 2e armée dégarnie et épuiser ?

Ce n’est que tard dans la nuit que je regagnai ma petite chambre. Un vieux qui avait l’air d’un fou vint m’ouvrir la poterne du petit château. Je commandai mon auto pour le