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« Dans ces jours critiques, le 28 mars, les généraux Pershing et Bliss venaient m’offrir généreusement de les mener à la bataille, me disant l’un et l’autre : « Nous sommes ici pour nous faire tuer ; toutes nos troupes sont à votre disposition ; où faut-il aller ? »

« Peu après, le 25 avril, à Sarcus, nous nous rencontrions avec les mêmes généraux ; le 2 mai, a Abbeville, d’accord avec les gouvernements alliés nous demandions au gouvernement américain d’amener en France, par mois, 120 000 fantassins ou mitrailleurs et des troupes de complément.

« En fait, au mois de mars, l’Amérique nous envoyait 69 000 hommes, en avril, 94 000, 200 000 en mai, 245 000 en juin, 295 000 en juillet, 235 000 en août. Les effectifs américains passaient de 300 000 hommes au 11 mars à 954 000 en juillet et 1 700 000 en octobre.

« Le 2 juin, le conseil supérieur de guerre de Versailles demandait au Président Wilson de continuer les mêmes transports de troupes, de 200 000 à 300 000 hommes par mois, et de préparer pour le printemps 1919, 100 divisions américaines. Le Président Wilson répondait qu’il était d’accord, et que s’il en fallait plus, on les aurait.

« Mais pendant ce temps, les troupes américaines n’étaient pas inactives. Dès le mois de mai, 2 divisions d’infanterie américaines étaient à la bataille avec la 1re armée française dans la région de Montdidier ; 3 dans les Vosges, où elles relevaient les Français ; 2 à l’instruction. En juin, 2 autres étaient à la Marne, à Château-Thierry et au bois Belleau, où elles prenaient une large part à la résistance contre l’ennemi. « Le 18 juillet, cinq divisions américaines participent à la contre-offensive victorieuse des 10e et 5e armées françaises et contribuent largement à son succès.

« Le 24 juillet était créée la 1re armée américaine, sous les ordres du général Pershing. Sa tâche était de dégager les communications de Paris à Nancy en refoulant l’ennemi de Saint-Mihiel.

Le 12 septembre, quatorze divisions américaines, huit en première ligne, six en deuxième ligne, s’emparaient de la boucle de Saint-Mihiel, prenant 200 canons, 15 000 prisonniers.

« Quelques jours après, quatorze divisions américaines étaient engagées, le 26 septembre, entre l’Aisne et la Meuse,