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comment finit la guerre.

cette situation pour enlever 5 divisions au front français en juin au profit du front russe. Le l" juillet, l’offensive russe se fit en Galicie avec beaucoup d’ardeur sur certains points. Elle progressa rapidement, après avoir rompu le front austro-hongrois et ébréché le front allemand, qui se rétablit pourtant assez rapidement. Les 6 et 7, les troupes austro-hongroises continuèrent à céder au Sud du Dniester ; une division allemande fraîchement débarquée qui essayait d’arrêter la retraite fut submergée. Ludendorff nous apprend qu’il fallût l’arrivée des divisions venant du front français pour arrêter l’invasion à partir du 15 juillet.

Le 19 juillet, la contre-offensive fut commencée et, à partir du 25, les armées austro-hongroises, fortement mêlées de troupes allemandes, entrèrent en action jusqu’en Bukovine. L’armée russe reculait en désordre ; « la révolution l’avait complètement dissociée, » dit Ludendorff. Une offensive de l’armée roumaine fut arrêtée à la fin de juillet grâce au corps alpin également venu de France. Ludendorff dut renoncer à compléter ses succès dans cette direction : « L’armée roumaine avec le concours de la France s’était à ce point consolidée, qu’il eût paru impossible d’obtenir un succès stratégique, tant que l’offensive en Bukovine n’aurait pas repris son cours. Provisoirement, ce n’était pas possible. »

Au Nord Riga tombait le 3 septembre, et les îles de son golfe au milieu d’octobre. Vainement le général Korniloff avait essayé, en marchant sur Pétrograd d’accord avec Kerensky, d’arrêter l’anarchie. Il échoua et fut mis en accusation. Kerensky se proclama généralissime, concentrant tous les pouvoirs dans ses faibles mains. Une nouvelle révolution éclate le 6 novembre avec la formule : distribution des terres et paix immédiate. L’anarchiste Lénine, venu de Suisse en Russie à travers l’Allemagne dans un train spécialement convoyé, prend le pouvoir. Il conclut un armistice, qui se termine par la paix de Brest-Litovsk.


Le général Nivelle n’avait pas obtenu, malgré tous ses efforts, une attaque de l’armée italienne en concordance avec les attaques franco-anglaises. Quelques coups de sonde donnés par les Autrichiens autour de Gorizia avaient fait penser au