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ment grandes et qui sont en moyenne de 800 à 1 000 kilomètres par seconde. Si les nébuleuses spirales étaient de nous à des distances comparables à celle des étoiles observables, même les plus éloignées, il arriverait pour elles ce qui arrive pour les étoiles : les vitesses dans le sens perpendiculaire au rayon visuel étant évidemment, en moyenne, du même ordre de grandeur que les vitesses radiales, l’effet accumulé de ces vitesses devrait produire au bout d’un certain nombre d’années, des déplacements apparents notables de ces astres parmi les constellations. C’est ce qu’on observe pour toutes les étoiles à grandes vitesses radiales. Or, pour les nébuleuses spirales, rien de pareil, quoique leurs vitesses radiales soient énormes.

Sur des photographies prises a quinze ans d’intervalle les nébuleuses spirales ne montrent pas le plus petit déplacement apparent mesurable dans le sens perpendiculaire au rayon visuel. Il faut en déduire de toute évidence que ces objets sont à des distances dépassant infiniment celles de toutes les étoiles galactiques. On peut ainsi avoir une valeur minima de ces distances et on trouve qu’elles correspondent à un éloignement tel que les dimensions réelles des nébuleuses spirales sont analogues à celles de la Voie lactée.

Une troisième méthode enfin a conduit exactement au même résultat ; c’est l’étude des étoiles nouvelles ou, comme on dit entre astronomes (les seuls savants qui aient conservé l’habitude si précieuse, au point de vue international, des désignations latines) des Novae. J’expliquerai quelque jour les curieux phénomènes des Novae. Pour aujourd’hui je dois me borner à rappeler que ce sont des étoiles faibles et qui soudain, par suite d’un cataclysme prodigieux, augmentent rapidement d’éclat, atteignent un certain éclat maximum, puis s’éteignent ou du moins s’atténuent lentement à nouveau, en présentant dans leur spectre et dans leur courbe photométrique certaines particularités constantes.

C’est précisément cette constance de leurs particularités qui a été constatée pour toutes les Nome observées dans la Voie lactée, c’est-à-dire dans notre système stellaire ; c’est en particulier la constance de l’éclat maximum atteint par les Novae qui a permis d’aborder d’une nouvelle manière la détermination des distances des nébuleuses spirales.

Or on a découvert ces dernières années par la photographie dans les nébuleuses spirales un certain nombre de Novae dont l’évolution photométrique et spectrale s’est montrée identique à celle des Novae delà Voie lactée. Connaissant leur éclat maximum apparent on