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des étoiles observables dans les amas globulaires dépasse tout ce qu’on peut imaginer, surtout lorsqu’on les photographie avec des durées de pose un peu longues. Auprès du centre du cliché les images des étoiles se superposent et donnent une impression d’entassement d’autant plus extraordinaire qu’il s’agit là, ne l’oublions pas, de soleils dont le moindre est beaucoup plus brillant et beaucoup plus massif que le nôtre. Sur les photographies récentes des amas globulaires obtenues avec les gigantesques télescopes modernes à puissante luminosité et à grand pouvoir séparateur, c’est par dizaines de milliers qu’on peut dénombrer les étoiles autour de la partie centrale où elles se trouvent tellement serrées qu’on ne peut les résoudre.

Les diamètres apparents des amas globulaires, — qui mesurent l’espace apparent occupé par eux dans le ciel, — sont assez variables. Le grand amas du Centaure dans l’hémisphère austral a un diamètre apparent double de celui de la lune. Pour plusieurs autres amas le diamètre apparent est égal à celui de la lune ou du soleil, mais, pour la plupart, le diamètre est inférieur à 5 minutes d’arc.

Il faut signaler enfin une curieuse particularité des amas globulaires, constatée il y a plusieurs années déjà : leur distribution dans le ciel présente une singulière anomalie ; ils ne sont pas distribués uniformément sur la sphère céleste ni ramassés comme les étoiles le long de la bande lumineuse de la Voie lactée. Mais ils apparaissent seulement sur un hémisphère du ciel dont le centre tombe en un point de la Voie lactée. Pour préciser, nous dirons que la position de ce centre, qui se trouve dans la constellation australe du Télescope, est définie par une ascension droite égale à 17h 40m et une distance polaire de 125°.

M. K. Bohlin, qui a étudié en détail ce phénomène, l’explique en admettant que le système des amas globulaires est situé dans l’espace au centre de la Voie lactée, tandis que la position du système solaire est un peu excentrique. D’après cela, et telle est aussi dans l’ensemble la conclusion à laquelle sont parvenus d’autres astronomes à la suite de profondes études, les amas globulaires feraient partie intégrante du vaste système stellaire de la Voie lactée. Mais alors, comme nous allons voir, les dimensions de celle-ci ou du moins de ses annexes se trouvent singulièrement plus vastes encore qu’on ne l’avait cru naguère.

Et maintenant nous pouvons, avec M. Shapley, et pour mieux concrétiser toutes ces notions par un exemple, aborder l’examen un peu plus détaillé d’un des amas globulaires, de l’amas de la constel-