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En juillet, août et septembre 1916, les cas de paludisme se montèrent à 15 953 pour 4 divisions.
En 1917, à 13 019 pour 8 divisions.
En 1918. à 7 092 pour 8 divisions.

La statistique est encore plus démonstrative, si elle n’enregistre que les cas de première invasion :

1916 : 12 260 cas.
1917 : 1 883 cas.
1918 : 574 cas.

ou la mortalité due au paludisme :

1916 : 379 décès.
1917 : 71 décès.
1918 : 54 décès.


La disparition du paludisme est la condition essentielle de la rénovation de la Macédoine. Les plaines fertiles jadis ne sont aujourd’hui que steppes desséchées. Çà et là, à l’orée des villages, la large feuille vert sombre des tabacs, la haute lame vert clair des maïs étale ou lance sous le soleil une rare touche reposante ; sur faire ronde, les petits chevaux tournent sans arrêt, battent les gerbes de blé dur ou d’orge ; mais la monotonie poussiéreuse fait cercle, jusqu’à l’horizon abrupt des montagnes, coupée seulement des des tondus de moutons noirs ou des mufles levés de buffles vautrant dans les flaques leur poitrail ras. Telle est la scène coutumière de la saison des récoltes. Cependant la terre n’est point inféconde. Il y a quelques années, la production en céréales, qui atteint à peine 100 000 tonnes pour la Macédoine entière, s’élevait à 500, à 700 000 tonnes. L’insécurité, les incursions des comitadjis bulgares, la guerre, qui devenait endémique, ont dévasté les champs, enlevé les bras : les hommes sont enrôlés ou émigrent. Mais, voici les armées alliées qui imposent l’ordre, encouragent les agriculteurs, donnent elles-mêmes l’exemple, mettent en valeur des terres neuves. Anglais dans la Macédoine orientale, Français dans les campagnes de Salonique. de Kozani, de Monastir, de Koritza, Serbes dans la Karadjova, tous, — poursuivant sans doute d’abord l’intérêt de l’armée que les sous-marins isolent, — défrichent et enrichissent le pays.

Dès leur arrivée du reste, en 1915, leurs bateaux alimentent