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le cadre de l’empire allemand, ne doit s’accomplir qu’en solidarité étroite avec la transformation territoriale de l’Empire, en s’inspirant principalement de l’intérêt général de l’Allemagne et par la voie prescrite par la Constitution ;

2° Le but dernier du regroupement territorial de notre patrie doit être la création d’un État unitaire allemand organique avec des pays autonomes. Les pays doivent avoir des droits égaux et être autant que possible de valeur égale : ils doivent être constitués autant que possible sur la base de la communauté de nationalité et de la solidarité économique et morale et pourvus de la plus large autonomie administrative ;

3° Au cas où l’État unitaire décrit aux paragraphes 1 et 2 apparaîtrait irréalisable, on cherchera à former un nouvel État confédéré suivant l’article 18 de la Constitution ;

4° Nous reconnaissons sans réserves la Constitution allemande et ses dispositions au sujet du regroupement territorial de l’Allemagne. Nous espérons que le Gouvernement et les représentants du peuple ne maintiendront pas le délai de deux ans prévu par l’article 167, au cas où la nécessité nationale des intérêts vitaux de la région rhénane demanderait la suppression immédiate de ce délai ;

5" Pour la période intermédiaire, nous demandons la plus large autonomie pour les provinces prussiennes. Le semblant d’autonomie qu’on laisse prévoir en Prusse ne saurait être accepté par la population rhénane ;

6° Quiconque s’associe à des tendances qui recherchent, sans l’avouer, une séparation d’avec l’Empire nuit aux intérêts nationaux, moraux et économiques de la population rhénane et se met en dehors du parti allemand du Centre ;

7° Le Congrès invite le gouvernement de l’Empire à réaliser le plus tôt possible la réorganisation intérieure de l’Empire dans le sens qui a été dit .»


On a l’impression très nette, en lisant le rapport opportuniste où le vieux routier parlementaire qu’est M. Trimborn cherche à donner satisfaction à toutes les opinions, et le texte des vœux adoptés, que ces derniers sont le résultat d’un compromis. Les divergences, qui furent vives, ont été voilées. Les amis du Dr Dorten firent acclamer par la grande majorité de l’Assemblée l’idée d’un parlement rhénan ; ce furent les chefs du Centre qui empêchèrent de formuler une résolution en ce sens. Eclairés par ces dissentiments, les séparatistes comprirent qu’à une situation nouvelle il faut des hommes nouveaux ; il leur sembla que les chefs du Centre, trop compromis