Page:Revue des Deux Mondes - 1920 - tome 55.djvu/795

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

4. Nous sommes fermement persuadés que la réalisation de notre désir assure la paix des peuples. L’Etat autonome constitué par la décision des territoires rhénans ci-dessus désignés, sera une république pacifique. Elle offre la garantie nécessaire pour la Paix européenne, oppose une digue au flot bolchéviste et assure les rapports paisibles de l’Est et de l’Ouest.

5. Nous voulons donc la fondation immédiate d’une république occidentale allemande et espérons que les autorités compétentes autoriseront sans retard un plébiscite.

6. Le Comité, formé à Cologne le 1er février 1919, s’étant abstenu de toute activité, est considéré comme dissous.


Le Dr Dorten était, en même temps, nommé premier délégué et chargé de communiquer la déclaration non seulement au gouvernement du Reich et à celui de la Prusse, mais aux généraux commandants à Cologne, Coblenlz et Mayence. Le Comité estimait en effet que la création d’une république rhénane n’était pas, en l’occurrence, un fait intéressant seulement l’Allemagne et les Allemands, mais aussi les Etats alliés au moment où ils se préoccupaient de rétablir la paix et de reconstituer l’Europe ; il appartenait d’ailleurs aux autorités d’occupation d’accorder ou de refuser l’autorisation de procéder à un plébiscite. En attendant, des pétitions furent organisées dont le succès fut général. A Aix-la-Chapelle, par exemple, 52 000 électeurs réclamèrent le plébiscite immédiat. La résistance fut vive surtout à Cologne sous l’influence du bourgmestre Adenauer et la haute inspiration de Berlin ainsi qu’à München-Gladbach, où le Centre a le siège de ses organisations sociales et politiques.

Il est très difficile de se rendre un compte exact des remous d’opinion soulevés chez les Rhénans par la grave question de leur avenir ; les actions et réactions, à la suite du manifeste du 7 mars, comme plus tard, en juin, après la proclamation de la république rhénane, ne furent pas semblables partout. Parmi les habitants des districts de la province rhénane de la rive droite, qui redoutent avant tout une séparation d’avec la rive gauche, on estime qu’un plébiscite aurait rallié les deux tiers des voix en faveur d’une république rhénane. Au mois d’avril, un notable négociant évaluait ainsi le résultat d’un plébiscite dans toute la Prusse rhénane : pour l’autonomie, 50 pour 100, pour le rattachement à la France, 20 pour 100, pour le rattachement