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POUR L’ÉCONOMIE
PUBLIQUE ET PRIVÉE

Déficit dans les budgets, déficit dans les produits, — déficit aussi dans la balance extérieure, dans les règlements avec l’étranger : — économique ou financier, le déficit, ce legs de la guerre, est partout ; et il est énorme. Etat ou particuliers, en France comme en maint autre pays, nous consommons, en produits et services, plus de richesses que nous n’en créons, nous menons un train au-dessus de nos moyens, et, vivant d’emprunts, en prodigues, nous nous forgeons des chaînes pour l’avenir. Nos glorieux soldats ont délivré la France de l’étreinte de l’envahisseur : qui nous libérera de celle du déficit ? Comment reconquérir notre équilibre, noire indépendance économique et financière ? Il faut que nous travaillions davantage, et que nous nous imposions davantage. Mais l’effort de production et l’effort fiscal seraient vains tous deux s’ils ne s’accompagnaient d’un troisième, de l’effort d’épargne. L’épargne est la condition première et nécessaire de notre relèvement. C’est elle qui nous permettra de combler nos découverts et de reconstituer nos forces. Epargner, c’est la loi de nature ; c’est aussi, plus que jamais, la loi du jour : notre salut n’est que dans l’économie publique et privée.


I

Ce devoir présent et pressant de l’économie, n’est-ce pas l’heure de le rappeler au pays, en ce temps d’ébranlement et