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Bulgares. Le 25 septembre M. Vénizélos quittait Athènes, allait prêcher la révolution en Crète, à Chio, à Samos, à Mytilène : le colonel Zymbrakakis, dépêché « )ar le général Sarrail, l’invite à organiser à Salonique un gouvernement et une armée. Le triumvirat, qu’il institue avec le général Danglis et l’amiral Coundouriotis, s’y installe : mais il n’y a encore qu’une administration incomplète, deux ministres (Guerre, Affaires Etrangères) et des sous-secrétaires d’Etat, une armée inexercée (10 000 hommes, 482 officiers). Pourtant, 35 jours après l’arrivée de M. Vénizélos, un bataillon grec part pour le front de la Strouma. On attend que l’Entente facilite la tâche dans la Nouvelle Grèce ententophile.

Or, si le 20 octobre, à Boulogne, l’Entente donne au gouvernement de la D. N. des moyens de s’affermir, de l’argent et du matériel de guerre, sa générosité ne va pas jusqu’à apporter une aide morale, et elle ne le reconnaît point comme gouvernement de droit ; qui plus est, elle reprend les relations avec le gouvernement d’Athènes. C’était diviser irrémédiablement la Grèce. M. Vénizélos avait cependant rompu avec le Roi, pour tenir ses engagements envers les Serbes, pour apporter à l’Entente le concours de la Grèce armée. Et déjà, à l’appel de M. Vénizélos, à Salonique, dans les lies, un corps de volontaires se levait pour la défense de la Grèce à côté des armées alliées.


Avec les quelque mille hommes, qui ont fui en août la Macédoine orientale, a été formé le noyau de la division de Serrès ; elle fut complétée par les volontaires qui affluaient de Crète, des Iles, même de vieille Grèce, équipée, instruite à Salonique par la mission française, puis menée en janvier 1917 sur le front de Guevgueli. Le général même qui avait refusé de se rendre l’été dernier aux Bulgares et était parti avec 2 000 hommes pour Thassos et Salonique la conduit. Deux autres divisions, que donne la mobilisation décrétée par le gouvernement provisoire en mars, celle de Crète, celle de l’Archipel, arrivèrent à Salonique en avril et mai, puis sur le front de Guevgueli et de Monastir. D’abord amalgamées aux divisions françaises, elles entrent, avec la 122e sur le Vardar, avec la 57e devant Monastir, à l’école des tranchées, du terrassement, du bombardement, des coups de main préparatoires. Officiers