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Serbes contre les Turcs n’atteignait en rien les intérêts des autres Etats européens ; cette parole, qui a été acceptée de toute l’Europe, nous a laissé les mains libres pour combattre et apporter la liberté à nos frères de la Vieille Serbie, de la Macédoine, du Sandjak ; cette parole nous a pleinement convaincus que nous sommes redevables d’une éternelle reconnaissance envers la nation française. Il y a deux choses inoubliables : la nation française, par son concours financier, mit la Serbie à même de se préparer à la guerre libératrice ; la nation française garantit toutes les acquisitions, fruits des batailles de Koumanovo, de Prilep, de Monastir et de la Bregalnitza. Plus tard, en des moments critiques, la nation française risque tout pour nous sauver de l’inévitable désastre : en premier lieu, au moment où l’Autriche et l’Allemagne menacent de nous exterminer, la France et la Russie déclarent la guerre à l’Allemagne au nom de la Justice et du Droit ; en second lieu, lors de la perfide attaque venant du traître de race slave, de la Bulgarie, c’est encore la France qui nous tend la main la première et nous apporte le salut. Au moment où nos troupes exténuées quittent le territoire serbe, poursuivies par les armées ennemies de beaucoup plus fortes, la République française envoie le général de division de Mondésir pour pourvoir à notre ravitaillement, pour nous accueillir et nous prêter main-forte et nous mettre hors de portée des ennemis… »


II. — L’ASSISTANCE À LA GRÈCE

Tandis qu’à l’Ouest de la Péninsule, la France opérait le sauvetage de la Serbie, il fallait guider le noyau de troupes françaises jetées tardivement à Salonique, et, la guerre s’annonçant longue, faire de la ville la base de futures opérations. Le 3 décembre, le Gouvernement français donne l’ordre au général Sarrail de créer le camp retranché. Les travaux de fortification commencent : appuyée sur le Vardar à l’Ouest, sur le lac de Langaza à l’Est, complétée de part et d’autre par l’occupation des passages dans le marais, des défilés entre les lacs de Chalcidique, la ligne à fortifier a 40 kilomètres de développement et 20 kilomètres de rayon au centre. Les trois divisions françaises « 122% \-)Q\ 57^) se partagent les secteurs de gauche, de Topsin et Dogandji à Daoudli ‘Nord de Salonique) ; les troupes