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L’armée est reconstituée à 6 divisions groupées en 3 armées (Morava et Vardar, — Choumadia et Timok, — Drina et Danube), plus un corps de volontaires de 3 500 hommes, en tout 152 000 hommes « y compris les 3 000 de la division de cavalerie). Le 5 juillet, en Chalcidique, sont concentrés 122 000 hommes, 33 000 chevaux, 4 000 voitures. Cette armée est pourvue de 120 000 fusils français (100 000 du dernier modèle 1907-1915), de 72 sections de mitrailleuses du type alpin (une de 2 pièces par bataillon), de 18 millions de cartouches, des outils, du matériel télégraphique et médical, des bagages, des vivres de réserve de l’infanterie française (3 jours sur l’homme, 2 jours aux trains régimentaires), de 10 000 mulets de bat (450 par régiment). La totalité du matériel et des équipages d’artillerie est fournie par la France : 6 groupes de 3 batteries de 75 de campagne, 6 groupes de 80 de montagne qui doivent être le plus tôt possible remplacés par du 65 à tir rapide, 6 groupes de 70 Krupp ou de 75 Schneider de montagne, 6 groupes de 2 batteries d’obusiers de 120, 6 batteries de 6 canons de 58 de tranchée, 12 sections de munitions mixtes. Les animaux, le matériel des compagnies du génie, parcs, détachements télégraphiques, équipages de pont, sections de projecteurs, du train des équipages, des trois escadrilles « celles-ci avec personnel français) viennent également de la France. Des médecins et vétérinaires français prêtent leur concours en campagne à leurs camarades de l’armée serbe.

En France, c’est la grande époque de Verdun : c’est durant les mois de tension, de perpétuelle reconstitution de nos divisions, qui passent sous Verdun à tour de rôle, que nous mettons sur pied à Corfou une armée de 150 000 hommes, que nous offrons aux Serbes le pouvoir de reconquérir la patrie.

Le 12 mai 1916, le Journal officiel serbe rendait à la France cet hommage : « A la nation française l’Humanité doit une profonde reconnaissance... La nation serbe doit une profonde reconnaissance à la nation française : car dans toutes les circonstances, bonnes ou mauvaises, elle a répondu cordialement à nos besoins. Elle nous avait déjà soutenus, avec la Russie et l’Angleterre, dans notre guerre libératrice contre les Turcs en l’année 1912. La parole éloquente du ministre des Affaires étrangères d’alors, du Président de la République française actuel, de M. Poincaré, affirmait que la guerre des