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toilette (d’Anna) seront faits en grand, et je les apporterai à Dresde. (A mon retour ici), on exécutera le tout pour le mois d’avril, et je l’apporterai (ensuite, à mon premier voyage).

Ma première lettre partira dimanche, selon nos conventions. Dieu veuille que tous nos traités soient terminés et que j’aie une maison. Si je n’ai pas la grande de Passy, je suis décidé à mettre deux mille francs à une maison seule, qui donne sur le parc Monceaux. Elle est horrible, incommode ; mais seule, avec un jardin et à Paris. J’y arrangerai deux pièces : ma bibliothèque et ma chambre, et tout le reste sera à l’état de garde-meuble. Voilà ma résolution du moment.

Alors, adieu, ange aimé, qu’on ne peut pas plus quitter en personne qu’en souvenir, et la plume à la main. Tu sais maintenant que je n’ai jamais aimé que toi, depuis que je vis, aimé de ce triple amour qui comprend le cœur, la tête et les sens, le passé, le présent, l’avenir ! Tu sauras bientôt que je n’aimerai jamais que toi. Mon cœur est dans ton cœur. Je te suis des yeux dans l’espace, me demandant où tu es, si tu es sur le Rhin, sur le chemin de fer rhénan, badois ? Ma pensée est tout à fait incomplète ; elle est forcée d’être toujours à toi, par mon cœur, quand mon esprit a besoin de toute ma pensée.

Oh ! l’on ne devrait pas avoir à travailler de la littérature quand on est si heureux, et, à la fois, si malheureux !

Adieu.


XII

Samedi 6 (septembre) à cinq heures du matin.

Il n’y a rien de fait encore, mais je vais voir le propriétaire ce matin, et j’aurai terminé. Je suis décidé. Je ferai encore une fois un bail au nom de la gouvernante, et je le ferai enregistrer pour qu’il soit valable. Et puis, à une date postérieure, je ferai, par devant notaire, un bail à mon nom, où celui de la gouv (ernante) sera annulé. Je ferai le bail chez mon ami Outrebon, le notaire, en secret, et ce sera à moi que la promesse de vente sera faite. Si quelque créancier me cherche chicane, j’opposerai le bail de la gouv (ernante), et comme moi seul et le propriétaire connaîtrons l’existence du deuxième bail, on ne pourra pas nous contredire. Cette précaution est extrêmement nécessaire.

J’ai des nouvelles de M. Fessart. Tous nos créanciers disent :