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de nos provinces, peut faire jaillir du sol national de nouvelles sources de richesses et assurer le relèvement de notre pays. La propagation de l’esprit scientifique dans les cadres de nos industries agricoles et manufacturières serait un immense bienfait. Que l’opinion éclairée, que l’Etat stimulent et soutiennent nos maitres dans cet effort nécessaire pour guider la vie régionale, pour la rendre plus experte et plus féconde. Que l’initiative remarquable de Nancy, Lyon, Grenoble, Toulouse et Lille soit imitée ; que l’œuvre de recherches d’applications pratiques soit entreprise dans tous nos grands centres universitaires, dans tous nos foyers de culture scientifique et qu’elle soit adaptée aux exigences spéciales de la région. Dans ce moment (octobre 1919) l’université de Nancy, toujours à la tête du mouvement de réorganisation scientifique, vient d’ouvrir, d’accord avec la Chambre de commerce et les groupements industriels de la région, un « Institut métallurgique et minier. » Elle y formera les ingénieurs que réclament les puissantes exploitations (fer, sel, soude, potasse, houille) de la Lorraine, du pays messin, de l’Alsace et de la Sarre. Voilà un exemple. Que sur toute la France soient ainsi rénovées des industries indispensables à notre prospérité ; que partout s’ouvrent à notre génie de nouveaux champs d’action et des branches délaissées de la haute culture. A l’étude des phénomènes volcaniques en Auvergne et des phénomènes océaniques ailleurs, répondra l’étude de la culture italienne à Grenoble, espagnole à Toulouse, etc. Les Facultés de jadis, isolées et dépendantes, sans lien entre elles dans la même ville, mais soumises à l’autorité de Paris, sont devenues, tardivement, des universités. Ces universités prennent racine dans nos provinces, en reçoivent un soutien de plus en plus substantiel, leur donnent une ambition intellectuelle, des directions techniques déjà précieuses. Encore une étape, et elles exprimeront par leurs œuvres et leurs enseignements, la magnifique diversité de nos terres lorraines, lyonnaises, languedociennes, bretonnes, etc. ; elles les enrichiront ; elles développeront, à la source même, les forces naturelles et les énergies intelligentes, dont le faisceau constitue la puissance française.