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d’anatomie et les prosecteurs. Maintenons aux préparateurs actuels l’intégralité de leurs droits, mais hâtons-nous de décider que cette fonction, désormais temporaire, devient l’apanage des jeunes. Elle sera confiée, sur la proposition des professeurs ou chefs de service, à des étudiants ayant terminé avec distinction leurs études. Dans ce poste, ils parachèveront volontiers leur éducation comme font dans l’internat des hôpitaux les jeunes médecins et pharmaciens les plus distingués. Ils se perfectionneront en vue de devenir chef de travaux, maître de conférences, professeur ou technicien de premier ordre dans la grande industrie.

La permanence s’expliquait tant bien que mal à l’époque où la science était reléguée à l’école, comme en dehors de la vie nationale, sans liaison avec l’industrie, et quand ses auxiliaires, s’ils ne s’élevaient pas dans la carrière universitaire, ne pouvaient trouver des débouchés dans les usines et manufactures. Mais demain, pour n’être pas distancée et expropriée par ses rivales étrangères, notre industrie devra être constamment pourvue de techniciens (en même temps que de procédés nouveaux) par les laboratoires scientifiques ; elle embauchera avec joie les préparateurs qui lui seront désignés par ces fonctions provisoires réservées à l’élite, — et alors la mesure fàcheuse de naguère perdra même sa pauvre raison d’être.


DU MODE DE RECRUTEMENT DES MAÎTRES DE L’UNIVERSITÉ ET DE SES IMPERFECTIONS

L’Université est la grande détentrice des instruments de travail scientifique... Alors elle s’efforce d’appeler à elle et de fixer dans les cadres de son enseignement supérieur les hommes qui possèdent la faculté d’invention et la vocation des recherches ? Pas du tout. Sa préoccupation principale, c’est de s’assurer des professeurs pleins de savoir et de talent.

Les agrégés de nos Facultés de médecine et de pharmacie sont désignés au concours. Si les maîtres de conférences de nos Facultés des sciences ne sont pas tenus strictement de passer le concours de l’agrégation (des sciences physiques et chimiques, naturelles, etc.), la plupart d’entre eux jugent utile d’en faire l’effort. En tout cas, ils doivent avoir été reçus au doctorat ès sciences qui, par l’étendue et la durée des études