Page:Revue des Deux Mondes - 1919 - tome 54.djvu/82

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Flandres, ayant créé par son énergique assaut la base de départ nécessaire, pouvait attaquer, pour ne plus s’arrêter, en direction d’Ostende et de Gand, tandis que, de la Lys à la Scarpe, l’ennemi avait dû, abandonnant Armentières et Lens, découvrir le camp retranché de Lille.

Les résultats cherchés par la directive du 3 septembre étaient atteints et même dépassés. Il était temps que Foch traçât le programme de la nouvelle et décisive phase d’opérations qui s’ouvrait. Ce sera l’objet de la directive du 10 octobre.

Aux admirables soldats qui avaient, dans les mains de chefs éminents, réalisé et dépassé les espérances, on eût pu adresser les félicitations que Debeney exprimait à ses troupes :


« En douze jours de lutte acharnée, vous avez, à côté de nos Alliés britanniques, rompu la fameuse position Hindenburg, et les Allemands vaincus ont dû abandonner précipitamment le champ de bataille de Saint-Quentin, laissant entre vos mains plus de 5 000 prisonniers.

« Vous avez supporté de dures fatigues, mes camarades, pendant ces deux mois de combats et de stationnement dans une région méthodiquement dévastée ; mais le spectacle de nos pauvres villages en ruines, de nos arbres mutilés, de nos maisons minées et pillées, en soulevant votre indignation, a décuplé vos forces...

……………………….

« Car, vous l’avez prouvé, la force est passée au service du droit et l’heure de la justice va enfin sonner, l’heure qui est marquée depuis quarante-huit ans au clocher de Strasbourg.

« En avant ! »


Oui, c’était bien à toutes les armées alliées que ces belles paroles eussent pu être jetées.


LA DIRECTIVE DU 10 OCTOBRE

Le 13 octobre, le champ de bataille est de la mer à Verdun complètement transformé ; les quinze derniers jours de combats remplis par cet « assaut concentrique » dont le lecteur a suivi