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elle n’a pas su concilier ce qu’elle devait à l’humanité et à l’infortune avec les précautions qu’exigeait le dépôt qu’elle avait en garde ; jusqu’au dernier moment elle a donné sujet au dévotieux Capet de se regarder comme un martyr prédestiné et de se faire un mérite des mauvais procédés qu’on n’a cessé d’avoir pour lui… » L’impression de terreur, de remords peut-être, est si générale que, pendant les deux heures d’attente angoissante qui s’écoulent entre le départ du Temple et la chute de la tête royale, alors qu’arrivent incessamment à l’Hôtel de Ville les estafettes chargées de renseigner le Conseil sur les moindres incidents du trajet, on voit avec stupéfaction ce détraqué d’Hébert, cédant à la tension de ses nerfs, éclater subitement en sanglots. Pour s’excuser de cette faiblesse : — « Le tyran, dit-il, aimait beaucoup mon chien ; il l’a caressé souvent ; j’y pense en ce moment !… »


G. LENOTRE.