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continuent à prêter l’oreille, — le bolchévisme russe restera tel qu’il apparaissait sur la scène historique russe le 25 octobre 1917. Cela équivaudrait à dire que le peuple russe est condamné à la mort, si un grand peuple pouvait, en réalité, mourir. Or, un peuple ne peut pas périr, surtout un grand peuple.

La résurrection du pays russe est un fait certain de l’histoire de demain. La Russie appelle unanimement la fin d’une crise que ses destinées lui ont imposée, et l’heure de la libération est proche. Le mouvement national qui se dessine est une émanation de la volonté des masses mûries par les événements. Toute la Russie soviétiste ne vit que de l’espoir de voir arriver les libérateurs. Que lui importent les noms de ceux qui sont actuellement à la tête du mouvement national ? Personne ne sait exactement quel sera le gouvernement russe qui succédera à la chute de Lénine. Mais un point est acquis dès à présent. Le pays est régénéré par les souffrances inouïes de la crise bolchéviste ; les Russes ont fait leur éducation politique ; ils savent tous actuellement ce que valent un bon et un mauvais gouvernement. La lutte contre la tyrannie bolchéviste est notre première lutte nationale pour la liberté politique.

A l’heure de la victoire, la vraie démocratie russe sera enfin née.


BORIS NOLDE.