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prix entraînerait une augmentation de la consommation domestique. La quantité de sel nécessaire à l’homme pour vivre est invariable et ne dépend que du climat.

Nous trouvons donc ici, en Lorraine désannexée, une industrie très intéressante, puisqu’elle est déjà presque entièrement française, à laquelle on sera heureux de rendre sa place en se serrant et en restreignant le pourcentage des anciennes exploitations, mais qui n’apportera pas à la France un accroissement sensible de richesse. Pendant quelques années, nous aurons certainement avantage a exporter des sels lorrains en franchise sur le territoire allemand, afin de leur conserver momentanément une partie de leurs anciens consommateurs.

Le bassin de sel gemme, auquel s’appliquent ces observations, est le prolongement géologique des salines de Nancy, Dombasle, Einville, etc.[1]. Il s’étale, au voisinage de l’ancienne frontière, sur 30 kilomètres de large, entre Château-Salins et Rechicourt, passe à Dieuze, et, après une interruption, reparaît, suivant le même axe Nord-Est, à Sarralbe, entre Sarrebourg et Sarreguemines. La majeure partie de la production est fournie par deux importantes affaires : les établissements Solvay, qui produisent l’équivalent de 229 000 tonnes à Sarralbe et Château-Salins (100 000 tonnes de soude représentant 200 000 tonnes de sel), et les salines domaniales de l’Est, restées presque exclusivement françaises, qui donnent 83 000 tonnes (sel et soude) dans leurs salines de Dieuze. Quatre ou cinq autres petits groupes produisent, en outre, au total, une trentaine de mille tonnes.


V. — LE PÉTROLE

On sait que nous ne possédons pas de pétrole en France ; les mêmes influences politiques paralysantes, qui ont contribué à nous priver de houille et de fer pendant la guerre, ont empêché que l’on explorât les zones pétrolifères hypothétiques de notre territoire. L’État s’est borné à annoncer le projet d’entreprendre des recherches lui-même. Aussi saluons-nous avec satisfaction le retour dans nos frontières d’un petit bassin pétrolifère, à la vérité peu important, mais susceptible néanmoins

  1. Voir la carte insérée dans le numéro du 15 juillet, p. 394.