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mêlée ; des combats se livrèrent violents autour de chaque village, dans chaque bois : Vendegies-sur-Ecaillon, entre autres, fut deux jours disputé. Mais, le 23 au soir, les objectifs étaient atteints : les Britanniques occupaient les lisières de la grande forêt de Mormal et étaient à moins de deux kilomètres du Quesnoy. La voie ferrée Le Quesnoy-Valenciennes allait, dès le surlendemain, tomber entre leurs mains, et la grande ville était vouée à une chute prochaine.

Au cours de ces âpres combats, où vingt-quatre divisions britanniques et deux divisions américaines s’étaient heurtées à trente et une divisions allemandes, plus de 20 000 prisonniers et 475 canons étaient tombés aux mains des soldats de Haig, qui se préparaient déjà, pleins de résolution, à la nouvelle bataille de la Sambre.


LES OPÉRATIONS DES ARMÉES DE DROITE
13-20 OCTOBRE

L’armée Debeney, que nous venons de voir, à sa gauche, lier son action à celle de Rawlinson, avait, nous le savons, une complexe mission, car, appuyant l’attaque des Britanniques en direction du canal de la Sambre elle devait, par ailleurs, aider les armées françaises de sa droite à triompher des difficultés qu’allaient offrir les positions de la Serre, — en les prenant de revers.

Que l’opération dût être dure, il n’en fallait pas douter. La Hundingstellung était proprement le rempart que, plus encore que la ligne Hindenburg de ce côté, l’ennemi défendrait à outrance. Il fallait, avant de l’attaquer, que chacune des armées fût en position sur l’Oise comme sur la Serre, ce à quoi étaient employées les journées du 13 au 18.

Le 13, le repli allemand avait commencé entre l’Oise et l’Aisne, en direction de la Serre. La droite de la 1re armée, les 10e et 5e armées avaient talonné les vaincus jusqu’au front La Fère-Vivaise-Montceau-le-Waast-Marchais-Viller-avant-le-Thour et Jezaucourt, puis nos deux armées de droite jusqu’au front Angullevent-Combes-Cote 193 (Sud-Ouest de Pouilly-sur-Serre)-Marchais-Sissonne-La Vilette (Sud de Château-Porcieu). Et pendant ce temps-là, la 1re armée attaquant, nous le savons, les hauteurs de la rive Est de l’Oise, menaçait le flanc de l’ennemi, ainsi forcé d’accélérer sa retraite.