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LA BATAILLE DE FRANCE
DE 1918

V [1]
L’ASSAUT CONCENTRIQUE
3 septembre-5 octobre


LA POSITION HINDENBURG ET LA DIRECTIVE DU 3 SEPTEMBRE

On était, dans les premiers jours de septembre, arrivé à une étape de l’énorme bataille.

La violente offensive de Mangin et de Degoutte du 18 juillet, poursuivie jusqu’à la fin du mois avec tant de vigueur, l’attaque conjuguée de Rawlinson et de Debeney entre la région d’Amiens et celle de Montdidier, étendue par l’intervention d’Humbert jusqu’à la région de Noyon, la magnifique manœuvre sur les deux ailes exécutée, à droite, par les 10e et 3e armées françaises entre Aisne et Oise et, à gauche, par les 4e, 3e et 1re armées britanniques au Nord de la Somme, avaient annihilé les résultats des offensives menées depuis le 21 mars par les armées allemandes. Le haut commandement allemand, contraint de se soumettre à la logique de la situation, tandis que, sous notre pression, il reculait derrière la Vesle comme derrière la Scarpe, avait, par ailleurs, spontanément abandonné une grande partie de ses conquêtes d’avril 1918 dans les Flandres ; le 30 août, il s’était, devant les 2e et 5e armées britanniques, replié dans la région de la Lys, avait, sans combat, lâché, le 3 août, la magnifique position du

  1. Voyez la Revue des 15 août, 1er et 15 septembre et 1er octobre.