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graines. Par exemple, il se trouve dans l’embryon de blé. Il n’est pas détruit par une ébullition même prolongée. Cette vitamine B, qui est une vitamine de croissance, est également présente dans la levure de bière.

Il semble que la vitamine B soit répandue dans un très grand nombre d’aliments d’origine tant végétale qu’animale. On la trouve dans toutes les graines, et lorsque celles-ci constituent environ 15 pour 100 de la ration, il est inutile de fournir aux animaux cette vitamine par ailleurs. On la trouve dans le lait, le petit lait, le jaune d’œuf, la plupart des éléments glandulaires du corps.

Le facteur A, soluble dans les graisses à l’inverse du précédent, a été mis en évidence, notamment par Osborne et Mendel, et son existence est aujourd’hui bien établie. Elle résulte notamment d’ingénieuses expériences sur la chute brusque du poids chez les animaux et notamment les rats soumis à un régime dégraissé, chute qui ne cesse que si on ajoute au régime non pas n’importe quelle graisse, mais telle ou telle graisse, par exemple du beurre et non du saindoux.

Les maladies par déficit de vitamines, par carence, le scorbut, le béribéri, etc., sont couramment rangées maintenant sous le nom d’avitaminoses dont il n’est pas besoin d’être très fort étymologiste pour comprendre le sens.

Eh bien ! l’existence du facteur A a été mise en évidence et différenciée de celle du facteur B en réalisant, par le déficit de certains aliments gras chez certains animaux, des avitaminoses nettement différentes de celles que guérit la vitamine de Funk. C’est ainsi que chez les rats l’absence de la vitamine A se traduit notamment par une certaine maladie des yeux et des paupières, la xérophtalmie.

Le facteur A se trouve surtout dans les parties vertes des plantes, mais pas dans les graines. Pour ce qui est des aliments d’origine animale, on le trouve dans les graisses, non pas dans toutes et notamment dans les tissus adipeux, mais dans celles qui proviennent des tissus glandulaires (huile de foie de morue, etc.).

Il est aujourd’hui bien démontré que l’animal ou l’homme (cette façon de parler sent un peu le pléonasme) ne peut vivre sans un minimum de vitamines, et un régime alimentaire qui n’en contient pas les amène à la mort.

On sait qu’en dehors du béribéri et du scorbut on a voulu ranger parmi les avitaminoses diverses antres maladies, notamment la