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surtout du point de vue qui nous occupe, de certain archipel appartenant à une vaillante petite nation, l’une de nos plus fidèles alliées.

Il est fort à désirer que la défense de ce précieux groupe d’iles soit organisée en permanence et d’une manière rationnelle, sans quoi l’on verrait brusquement tomber l’une des îles entre les mains de la force aéro-navale en question, dont l’attaque se serait produite immédiatement après une déclaration de guerre, précédée d’une courte tension diplomatique et motivée par les prétextes spécieux que les Allemands savent si bien découvrir, — quand ils ne les inventent pas de toutes pièces.

Mais laissons là cette spéculation purement théorique (à laquelle, toutefois, il serait imprudent de n’attacher point d’importance) et recherchons, d’une manière générale, comment on peut comprendre la défense des convois américains composés comme je le disais tout à l’heure, c’est-à-dire de trois échelons différenciés par leur rapidité, avions d’abord, dirigeables ensuite, enfin transports rapides.

Observons d’abord qu’en principe les avions, — ou hydravions [1], — se suffisent. Les dirigeables ont, au contraire, besoin d’eux et les transports rapides ont besoin de l’un et de l’autre type d’appareils aériens.

Il n’y a donc à prévoir, en ce qui touche le premier échelon, que la défense individuelle de chaque unité. La défense collective du groupe sera naturellement assurée par le nombre même des aéroplanes mis en jeu et par des manœuvres de groupes et de sous-groupes qu’il est aisé d’imaginer pour des techniciens et praticiens excellents, comme ceux que nous avons déjà. Je crois d’ailleurs qu’une tactique générale des combats de l’air a déjà été ébauchée.

Peut-être, à propos de la défense, — ou de l’armement, — de chaque unité, peut-on se demander s’il n’y aurait pas lieu de faire une distinction nette entre l’aéroplane-transport et l’aéroplane de combat, celui-ci plus particulièrement destiné à protéger celui-là. N’entrons pas dans ce détail et passons aux dirigeables.

  1. Je ne décide pas sur les mérites comparés des deux types. L’hydravion semblerait, en principe, mieux fait que le simple avion pour une traversée de l’Océan. Mais ce genre d’aéroplane, peu goûté des pilotes, en général, présente de graves inconvénients de manœuvre. Ajoutez à cela la lourdeur.