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LA BATAILLE DE FRANCE
DE 1918

III [1]
LA DEUXIÈME BATAILLE DE LA MARNE


L’ATTENTE DE LA BATAILLE

L’échec final de l’offensive tentée le 9 juin par les Allemands entre la région Sud de Montdidier et la région Sud de Noyon, ne pouvait entraîner de leur part que deux résolutions .

Ou, abandonnant le projet, — improvisé, on se le rappelle, au soir émouvant du 28 mai, — d’une bataille « vers Paris, » l’ennemi reviendrait à son plan primitif de bataille vers la Mer. Et c’était alors une nouvelle offensive du prince Ruprecht de Bavière et de son groupe d’armées sur le front britannique en direction de Calais, de Boulogne ou d’Abbeville.

Ou, n’ayant pas réussi, du 9 au 11 juin, à élargir à l’Ouest, par la conquête de la ligne Compiègne-Villers-Cotterets-Château-Thierry, le formidable saillant creusé jusqu’à la Marne, l’état-major allemand tenterait de nouveau de l’élargir à l’Est pour se donner de l’air, tandis que serait ainsi constituée une base de départ favorable pour la reprise du mouvement en direction de Paris.

Foch n’avait pas attendu la fin de l’affaire du 9 juin pour examiner les deux hypothèses. Elles étaient l’une et l’autre plausibles. Le maréchal Haig assurait que, très manifestement, le

  1. Voyez la Revue des 15 août et 1er septembre.