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et sur celle des frontières occidentales de l’Allemagne. » La question de l’indemnité mérite, sous cette date, une mention spéciale, en ce que la Tribune de Chicago donnait imperturbablement, à la fois sur le montant, les chapitres et le mode de paiement de cette indemnité, les précisions les plus rigoureuses, dont l’invraisemblance était simultanément démontrée. Le 1er avril, il semblait que le Conseil des Quatre dût revenir à l’examen des questions du bassin de la Sarre et du désarmement de la région du Rhin. « A la suite de la déposition du maréchal Foch, les délibérations relatives à la question du Rhin paraissent être entrées dans leur phase décisive. Sur un point l’accord paraît s’être fait, à savoir que l’Allemagne n’aura pas le droit d’entretenir des garnisons, de conserver des fortifications ou des usines de guerre non seulement sur la rive gauche du Rhin, mais dans une bande large d’au moins cinquante kilomètres sur la rive droite. En ce qui concerne le bassin de la Sarre, il semble acquis que la France aura le droit d’exploiter la totalité du bassin houiller à titre de réparations. D’autre part, il se peut que l’ensemble de la région minière et industrielle de la Sarre soit constitué en une entité distincte dont le statut serait à régler. » C’est encore là une « suggestion » à retenir, et dont le sens sera éclairci par la suite. Pour les indemnités, les assertions audacieuses de la Chicago Tribune contraignaient à en dire un mot, et voici ce qu’on en disait : « D’une manière générale, il semble très difficile de chiffrer dès maintenant les sommes que l’Allemagne sera en mesure de payer pendant les années à venir. La situation actuelle de l’Allemagne est pleine de données inconnues. Les possibilités futures de l’industrie n’échappent pas moins aux prévisions. Il serait peut-être plus sage d’inscrire uniquement dans le traité de paix : 1° la définition des dommages que l’Allemagne doit réparer ; 2° certaines autres indications, notamment l’échelonnement des premiers paiements et la liste des sources de revenus dont les Alliés disposeraient pour assurer le recouvrement de leurs créances. En ce qui concerne les sources de revenus et l’échelonnement des paiements, on considère en général qu’il y aurait lieu d’entendre les délégués financiers de l’Allemagne, » qui allaient se rendre à Compiègne.

Ce qui était sûr, c’est qu’on ne lâcherait pas, au Conseil des Quatre, tant qu’on ne les aurait pas résolus, la discussion de ces problèmes fondamentaux : réparations financières et économiques dues par l’Allemagne, exploitation du bassin de la Sarre, etc.. Pour le moment, ces questions ne semblaient pas, le 3 avril, avoir été encore réglées. « En ce qui concerne le bassin de la Sarre, il est probable qu’aucune