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Le hameau qu’on retrouve en cendre,
Le bois qu’on retrouve en tisons !
Lisons : « S’est porte seul en tête... »
Lisons : « A sauté sur la crête... »
Lisons : « S’est emparé... » Lisons...

Quand l’Ordre du Jour énumère
L’Alpin, le Zouave et le Hussard,
Il fait ce que faisait Homère :
Faisons ce que faisait Ronsard !
Pendant un jour, posant sa lyre,
Pour lire Homère et le relire,
Il s’enfermait à double tour ;
Nous, quand notre âme est embrumée.
Pour lire l’Ordre de l’Armée
Enfermons-nous pendant un jour !



Le nom, le lieu, la circonstance,
Un seul détail, c’est tout... et c’est
Une Épopée en une stance.
Un Évangile en un verset !
Et toujours, pour que s’élabore
Le Livre Sacré de l’Aurore
Où l’Avenir se recréa.
Le Nomenclateur anonyme
Pose un alinéa sublime
Sous un sublime alinéa !

En cette écriture guerrière
Pas un mot ne chante, et pourtant
La Victoire ouvre la barrière
Entre chaque ligne, — en chantant !
« Prit un drapeau... Prit la redoute..
Voilà qui vous guérit du doute !
Quand on lit : « S’est précipité..., »
Du Cid même on a la visite.
Et l’on sent Hamlet qui vous quitte
Quand on lit : « N’a pas hésité ! »