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ont été mises à l’épreuve ; elles ont eu à surmonter une foule de difficultés d’ordre technique, dont elles n’ont pu triompher que grâce au dévouement incessant de leur direction et de leurs agents. Elles ont eu ainsi une large part dans le succès final des opérations, en donnant à l’arme des transports intensifs à grande distance toute la souplesse et la puissance dont elle était susceptible.

Il n’est donc pas sans intérêt de mettre en relief les efforts considérables qui leur ont permis de se tenir constamment, même dans les circonstances les plus critiques, à la hauteur de la tâche confiée à leur honneur, à leur habileté technique et à leur patriotisme.


TRANSPORTS DE MOBILISATION ET DE CONCENTRATION

Le 2 août 1914, à minuit, le service de guerre fut substitué, sur tous les réseaux, au service ordinaire. De nouveaux horaires remplacèrent les anciens. Les transports de mobilisation, qui ont pour but d’assurer le départ de tous les mobilisés, du lieu de leur résidence à destination de leurs corps, commencèrent immédiatement et ne se terminèrent que le 19 août. Le réseau P.-L.-M. eut à mettre en mouvement plus de 3 000 trains pour assurer ce service. Du 2 au 5 août, le réseau d’Orléans fil partir près de 1 500 trains dans les trois premiers jours de la mobilisation. Du 2 au 8 août, la Compagnie de l’Est, en dehors des mobilisés stationnés sur son territoire, eut encore à transporter 40 000 ouvriers étrangers qui travaillaient aux mines de Briey et de Longwy et qui ne pouvaient, à l’extrême frontière, rester exposés aux conséquences des premières rencontres.

Les transports de concentration s’ouvrirent, le 5 août, bien avant que les transports de mobilisation ne fussent terminés. Ils amenèrent nos armées jusqu’aux régions frontières, dans les conditions prévues par le plan de concentration. Quelques données numériques sont nécessaires pour apprécier l’effort immense demandé au service des chemins de fer du 5e au 20e jour de la mobilisation et satisfaire à l’obligation d’en préciser tous les détails.

Un corps d’armée à l’effectif de guerre exige pour le transport de ses unités de combat, en dehors des parcs et des convois administratifs, une moyenne de 80 trains et de 4 000 wagons.