Page:Revue des Deux Mondes - 1919 - tome 49.djvu/641

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

hommes braves et bien dressés, mais, à l’heure présente, il n’y a plus rien à entreprendre avec une pareille bande de cochons... » (Es macht mir Spass mit den gut ausgebildeten tapferen Leuten im Gefecht zu gehen, aber mit einer derartigen Saubande ist nichts mehr anzufangen.)

En revanche, ses camarades de captivité de la VIIe division ne dissimulent pas leur étonnement d’avoir rencontré des troupes comme les nôtres, car ils escomptaient la dislocation de nos forces, le désordre, la résistance fragmentaire, l’affaissement du moral.

— J’envie, dit l’un d’eux, les officiers français qui commandent de tels hommes.

Et le sous-lieutenant W. de conclure naïvement :

— Ces chiens de Français (Frankenhunde) retombent toujours sur leurs pattes.*. :


Les Pâques, au Plémont, sont moins calmes. L’ennemi est encore à mi-ponte sur la face Nord. Après son attaque de la veille au soir, le commandant de Surian a prescrit à ses hommes ; « Le Boche ne nous a pas enlevé le Plémont, grâce à votre valeur. Je vous en félicite. Il faut compléter notre succès en reprenant notre ancienne position. » Cinq nouvelles attaques sont lancées le dimanche 31 mars, puis arrêtées, faute de grenades. Les deux compagnies du 56e bataillon de chasseurs (8e et 9e), relevées à la Porte Rouge, sont alors chargées de l’opération finale le 1er avril, à six heures du soir. L’une descendra sur la Papotière, puis se rabattra sur la gauche pour rejoindre l’autre qui chargera directement. Et, après une courte, mais efficace préparation d’artillerie, les chasseurs qui veulent égaler les marsouins dévalent les pentes, arrivent à la course sur l’ennemi encore tapi dans le chemin creux de la Papotière, dans les trous, dans les abris. Le sous-lieutenant Biot, le caporal Hermet sautent sur les mitrailleuses en action. Le Plémont est de nouveau à nous intégralement, avec 61 prisonniers dont 2 officiers, 3 mitrailleuses lourdes et 9 mitrailleuses légères.


Sur toute la ligne, les Pâques sanglantes de 1918 ont été Célébrées à la gloire de nos armes. A l’Ouest du Plessis-de-Roye,