Toute la presse a reproduit ce passage au moins d’une dépêche Havas, du 31 octobre : L’État-major français ayant, de nouveau, placé une batterie devant la cathédrale, etc.
L’auteur de cette note a été trompé par ses informateurs, et l’erreur est trop grosse de conséquences pour n’être pas relevée ; étant donné surtout qu’on laisse entendre que la cathédrale déjà dévastée pourrait en pâtir encore.
Témoin heure par heure de ce qui se passe dans mon église, je suis en mesure de rétablir les faits en connaissance de cause et j’ai le devoir de le faire.
La note affirme que, de nouveau, c’est-à-dire depuis l’incendie du 19 septembre, on a placé une batterie devant la cathédrale et installé, sur une des tours, un poste d’observation : au nom de S. Ém. le cardinal-archevêque de Reims et au mien, j’atteste qu’il n’a pas été établi de batterie sur le parvis, ni de poste d’observation sur les tours ; et qu’il n’y a jamais eu ni cantonnement, ni stationnement quelconque de troupes, à aucun moment, à proximité de la cathédrale.
Mce LANDRIEUX,
Vic. gén., archiprêtre de Notre-Dame.
L’Agence Wolff a maintenu le mensonge mordicus, et, par ordre :
L’Agence Wolff est chargée de déclarer officiellement que, contrairement au démenti de M. Landrieux, archiprêtre, parlant en son nom et au nom du cardinal, la présence d’artillerie près de la cathédrale, et de poste d’observation sur les tours a été constatée à plusieurs reprises et que les faits subsistent, en dépit de toutes les dénégations[1].
Quant aux Neueste Nachrichten, de Munich, elles vont plus loin, elles sont plus… pratiques encore. Elles informent leurs lecteurs, le 10 novembre, que « d’après une dépêche de Berlin, M. Landrieux, vicaire général de Reims, a avoué que, sur les tours de la cathédrale, un poste d’observation a été placé par l’autorité militaire et que le chancelier de l’Empire a immédiatement avisé le Pape de ces aveux[2]. »