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Quelques bataillons seulement et de l’artillerie du 3e corps sur la rive droite, au lieu du corps tout entier. Sa propre offensive, loin de pouvoir se développer, est arrêtée.


La défense des Allemands à Saint-Quentin. — Voyons ce qui s’était produit dans le camp adverse, du côté de Saint-Quentin, et nous dirons ensuite comment les choses s’étaient passées, dans le même camp, du côté de Guise et au-delà.

Nous avons indiqué la pénurie des ressources dont pouvait disposer Bülow dans la soirée du 28 et même dans la matinée du 20, autour de Saint-Quentin. Surpris, il engage la lutte avec son VIIe corps actif et les premières formations du corps de Richthofen, appelées en hâte de son aile gauche. Ces forces insuffisantes plient, nous l’avons vu, sous l’offensive du 18e corps français, et, un peu plus tard, de la 69e division de réserve, depuis Homblières jusqu’à Urvîllers.

Mais nous avons dit aussi que von Bülow n’avait pas laissé sa journée du 28 inemployée. Il avait appelé, de toutes parts, des renforts, et ceux-ci avaient accompli, dans la journée du 28 et dans la nuit du 28 au 29, les marches extraordinaires exposées plus haut.

La XVIIe division, détachée du IXe corps, avait reflué de Vermand sur Saint-Quentin. Il est vrai qu’elle n’arriva dans la ville qu’assez tard dans la soirée ; mais elle est aussitôt jetée sur Homblières, D’ailleurs, son artillerie a pu prendre part à la bataille dès le milieu de la journée, et c’est elle, sans doute, qui, tirant de la route de Vermand, accable de ses projectiles les divisions de réserve essayant de déboucher d’Urvillers, dans la direction de Gauchy.

En outre, l’arrivée de cette force devait permettre de soulager le VIIe corps et de le porter plus à l’Est, dans la direction de Guise, pour consolider la situation vers Homblières.

Un secours plus prompt et plus efficace encore était apporté, dès le 28, par le puissant corps de cavalerie du général Richthofen : ce corps d’élite avait reçu l’ordre de quitter, le 27 au soir, l’aile gauche de l’armée von Bülow et, « par des marches forcées de plus de 40 à 50 kilomètres par jour, » de venir prendre place sur la droite de la même armée pour boucher la fissure qui commençait à se produire entre elle et l’armée von Klück. Il arrivait à temps. En effet, ayant, le 28, bousculé le