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journée du 29. Sa ligne d’attaque était déterminée par le secteur de l’Oise entre Mont-d’Origny et la sucrerie de Senercy, en amont de Séry-lès-Mézières : Le développement de l’offensive se présentait dans les conditions suivantes : partant des plateaux de Parpeville-Pleine-Selve-Villers-le-Sec (cote 143-145), ! elle devait s’avancer vers la ligne de chemin de fer de Saint-Quentin à Guise et vers la rivière en suivant les ondulations de terrain qui descendent vers la vallée aux ponts de Séry-lès-Mézières, Sissy, Ribemont, Origny-Sainte-Benoîte ; elle devait ensuite franchir la vallée à travers les prairies, les jardins et les marais, d’ailleurs praticables à cette époque de l’année, puis remonter, de l’autre côté de la rivière, vers les abords de Saint-Quentin, où elle retrouverait une nouvelle zone de plateaux et de terres arables autour de Neuville-Saint-Amand, Itancourt, Urvillers : tels étaient les premiers objectifs. Si on les emportait, on devait se jeter sur Homblières et Marcy, et, ainsi, en cas de succès, on rejetait sur la ville les divisions de von Bülow. Au début de la journée, le 18e corps compte encore sur le concours de l’armée britannique ; en effet, un détachement de la cavalerie du corps (10e hussards avec des canons) a ordre de chercher la liaison avec la droite anglaise, par Itancourt. C’est seulement à sept heures trente que l’ordre arrive de faire un changement de un quart à gauche, pour prendre Saint-Quentin non plus seulement par le Nord, mais par le Sud-Est, en commun avec les divisions de réserve ; cela veut dire que les Anglais n’interviendront pas. L’armée française est obligée de se couvrir plus à gauche. Ce déplacement va donner, soudain, une très grande importance à la position d’Urvillers.

En somme, le corps a deux bonds à accomplir : 1° franchir l’Oise ; 2° se rendre maître des plateaux, au plus près possible de Saint-Quentin.

Le 18e corps, qui n’a pris nul repos de la nuit, s’ébranle à six heures, avec deux divisions en première ligne : la 36e division à gauche, direction Homblières ; la 38e division adroite, direction générale Marcy, par la cote 120 (N.-E. de Sissy). La 35e division, qui a été retardée dans sa marche vers Guise, comme nous l’avons dit ci-dessus, est en réserve et se portera sur la ligne du combat, selon les besoins, au fur et à mesure qu’elle arrivera : elle doit se rassembler à Parpeville.

Du haut de Villers-le-Sec, l’artillerie lourde seconde