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Ce genre de considérations n’intervient pas quand il s’agit d’employer à leur maximum les forces dont on dispose dans une usine et les machines qui les représentent. On peut signaler à, ce propos l’avantage d’avoir sur place un service de réparations scientifiquement conçu dont le but est d’empêcher le retour des mêmes accidents, autant que d’y remédier avec calme et rapidité lorsqu’ils se produisent.

Quant aux forces nouvelles à capter, elles font beaucoup travailler l’imagination des inventeurs. Marées, vents, chaleur solaire, chaleur centrale de la terre, les projets se multiplient, tournant à peu près tous dans le même cercle. Actuellement, la plupart d’entre eux sont et vont sans doute rester inapplicables, non pour des motifs techniques, mais pour une question de prix de revient. Il faut, en principe, les considérer comme une ressource pour le moment où les réserves de combustibles et de pétrole seront épuisées dans les terrains géologiques, ou cesseront de suffire aux besoins sans cesse accrus de l’humanité. A mesure que nous nous rapprochons de ce jour, plus proche qu’on ne le croit par rapport à la durée de vie des nations, chaque hausse du charbon fera passer dans le domaine pratique toute une tranche de telles applications, qui, jusqu’alors, restaient théoriques. C’est ainsi que, pendant la guerre, nous avons vu remettre en marche de vieux moulins à eau ou à vent, exploiter des tourbes, des lignites, ou des combustibles inférieurs comme ceux des Alpes.

Enfin, pour la main-d’œuvre, bornons-nous à dire que le rôle du mécanisme et de l’organisation rythmée suivant le système de Taylor est tout indiqué. C’est un sujet que nous nous réservons de traiter dans un article ultérieur.


L. DE LAUNAY.