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motrice. C’est une installation qui, aux prix d’avant-guerre, représentait au moins 4 millions par usine. Si les dix commandes étaient uniformes à la suite d’une entente facile, les dix trains pourraient être entrepris en série après une seule étude, et il en résulterait une économie énorme.

De même pour les turbines, on devrait pouvoir établir des échelons de 500, 1 000, 1 500 kilowatts et ne pas en sortir. Pour les bateaux, on aurait des types invariables qui, par répercussion, entraîneraient l’uniformité de tous les appareils destinés à ces navires, etc.

On vise également à établir des types constants et garantis pour les divers produits fabriqués. On adopterait, par exemple, en métallurgie, un certain, nombre d’aciers-standards pour canons, pour automobiles et aviation, etc. En Angleterre, aux Etats-Unis, on travaille dans cet ordre d’idées de même que chez nous, avec des facilités que nous n’avons pas actuellement, en systématisant les cahiers des charges des produits métallurgiques, en constituant des sociétés spéciales comme la Société américaine des méthodes d’essai. Mais, à l’application, certaines objections se présentent, auxquelles on ne pense pas d’abord et dont on aura une idée en remarquant qu’il est déjà presque impossible de définir avec précision et logique, des mots aussi courants que fonte, acier et fer : à plus forte raison, l’innombrable série des aciers ternaires ou quaternaires, qui constituent aujourd’hui les aciers spéciaux.

Une autre difficulté commune à toutes les standardisations est qu’elles doivent comporter des exceptions pour les produits exportés, afin de se conformer, avec la souplesse nécessaire, aux goûts et même aux caprices des clients étrangers.

Enfin, il ne faut pas que l’adoption de modèles uniformes paralyse le progrès.

La récupération de tous les déchets doit être un principe absolu de l’industrie moderne : aussi bien les détritus produits par la vie d’une capitale que la poussière de métaux précieux éparse sur le sol dans un atelier d’orfèvre. Cela aboutit à l’utilisation de ce qu’on appelle les sous-produits. Il suffit de prendre comme exemple la fabrication du gaz qui produit, en même temps, non seulement du coke, mais des produits ammoniacaux, des benzols et des goudrons, devenus à leur tour la base de toute une industrie de matières colorantes et