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romans qu’il assure avoir terminés, et dont il n’a encore écrit que le titre, etc… Mais c’est Balzac ! il faut bien composer avec lui, et voici Sainte-Beuve « qui, depuis Volupté, est son ennemi, » préparant un article à sa louange ; mais cet article contiendra aussi des critiques, relèvera des faiblesses — tout cela déplaira au maître.

On lira les deux lettres suivantes qui ont rapport à l’article de Sainte-Beuve :


« Mon cher Buloz,

« Merci de tous ces livres, il ne me manque plus, pour faire mon article, que le volume où est — 1, le Réquisitionnaire — 2, La femme abandonnée — 3, Eugénie Grandet — 4, La Physiologie du mariage ; — de plus, je voudrais savoir sous quels noms divers l’auteur a publié ses premiers romans. »

« Dès que j’aurai cela, je m’y remettrai et avec goût. Ce sera fait vers la fin de la semaine prochaine. Mais pas assez à temps pour entrer dans le numéro du 1er[1]. Ce sera sans doute dès les premiers jours du mois que vous aurez mes pages.

« Après cela je passerai ou à Mme de Staël, ou à Mme Dudevant[2]. »

Parlant, dans son article, des pseudonymes de Balzac, qui le préoccupent ici, Sainte-Beuve écrira : « La Bibliographie romancière en main, nous étions ballotté de M. Horace de Saint-Aubin, bachelier es lettres, à M. de Villerglé, de M. de Villerglé de Saint-Alme, à Lord O’ Rhoone. Enfin nous avons eu la satisfaction de dresser une filiation aussi complète qu’il nous a été possible, bien que nous y sentions encore beaucoup de lacunes. » Et il cite la longue liste des premiers ouvrages de Balzac : les deux Hector, le Centenaire, le Vicaire des Ardennes, Charles Pointel, etc. il reproche aussi, en passant, au libraire Pigoreau, chargé de la vente de ces ouvrages, de les avoir comparés aux romans de Pigault ou de Rétif…

Voici la deuxième lettre de Sainte-Beuve à F. Buloz[3] :

  1. Du 1er novembre : l’article parut le 15 novembre 1834.
  2. Inédite, le timbre de la poste porte 25 octobre 1834.
  3. J’ai trouvé l’original de cette lettre dans la collection Spœlberch de Lovenjoul : je la crois inédite, mais sans pouvoir l’affirmer.