vous ai déjà écrit que le Théâtre-Français vous tendait les bras[1]. »
Voici la réponse de George Sand, assez méchante, on le verra[2]. Elle est adressée à
« Vraiment, mon cher Buloz, vous avez bien de l’esprit depuis quelque temps, et je vous trouve léger. Vous devenez ambitieux aussi, vous avez la prétention de comprendre ce que vous éditez.
« Pourtant, je veux bien être pendue, si vous comprenez quelque chose au second Faust, et quant au style de Henri Blaze, il est tout aussi métaphysique que le mien. Ainsi votre jugement ne ferait pas beaucoup à l’affaire, mais ce qui est plus sérieux, c’est que vous vous dites écorché, — le mot est grossier. A la bonne heure… Je viens, moi, vous offrir la restitution de l’argent que vous avez perdu sur les Sept Cordes et vous proposer très sérieusement de résilier nos engagements, car je ne suis pas habituée à écorcher personne. Je ne suis pas le Juif Shylock, et je ne vois pas trop ce que je pourrais faire de votre peau, quelque gênée que je sois dans mes affaires.
« Des critiques littéraires, tout ce que vous voudrez, vous y excellez, et je n’ai qu’à profiter d’enseignements comme les vôtres. Bornez-vous là, car les reproches d’argent ne méritent pour réponse que de l’argent.
« Au reste, cette lettre vous ferait honneur, car c’est un petit chef-d’œuvre, et j’y vois que vous devenez trop profond pour qu’on puisse vous contenter par un travail digne de vous, c’est décourageant prenez-y garde, n’en écrivez pas une pareille à Planche, car il laisserait à jamais sa plume.
« Bonjour, cher Buloz. Vous m’appelez tigresse d’Arménie : c’est une faute d’impression sans doute, car le mot classique est Hyrcanie. L’Arménie n’a jamais été, que je sache, renommée pour ses tigres, mais peut-être qu’on y trouve des éditeurs ! Tout à vous quand même !