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LE CAPITAL
ET
LES IMPÔTS SUR LE CAPITAL


I

Voici un des mots les plus usités et les plus mal compris de la langue française. Que d’erreurs il a engendrées en créant, chez beaucoup de nos compatriotes, une conception fausse de ce qu’il représente ! Il a une grande part de responsabilité dans les malentendus qui se produisent trop souvent entre les divers membres de la société. Cherchons à le définir d’une façon claire et simple à la fois.

Avant d’y arriver, écartons l’image que fait naître cette appellation dans l’esprit de beaucoup de gens. Qu’est-ce que le capital selon l’imagination populaire ? C’est l’accumulation, dans les mains de certains, individus, de quantités considérables de monnaie, au moyen desquelles ils paraissent en mesure de se procurer le nécessaire, le superflu et même l’inutile. Ce qui, dans cette conception rudimentaire, caractérise le capitaliste, c’est la détention de la forme de capital le plus communément connue et comprise parce qu’elle est susceptible de se transformer le plus aisément et le plus rapidement en toute autre espèce de capitaux.

Des hommes qui possèdent des maisons, des terres, pour une valeur bien supérieure à celle des louis d’or, des écus ou