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F. Buloz, avec la date [1] et cette mention : « L’original, au crayon, entre les mains de Mlle Blaze. » Or, Mlle Blaze, fille de Castil-Blaze, fut fiancée à F. Buloz en 1835, deux ans après que la pièce fut écrite. L’original, que l’on conservait rue des Beaux-Arts, dans une boîte en fer-blanc, ma mère l’a vu cent fois, car on l’a lu et relu devant elle. Qu’est-il devenu ?

F. Buloz revint d’Angleterre à la fin de juillet 1833, et, dès son retour, George Sand annonce : « J’ai entrepris pour vous un petit roman. » Ce petit roman, qui « formera tout au moins six feuilles d’impression dans la Revue, » c’est Metella. Mais il semble que le romancier soit gêné, malgré ses offres, peut-être par d’autres engagemens, et hésite. Il y a un M. Trois-Étoiles qui l’incommode [2]. « Je crois que j’ai trouvé moyen d’arranger l’affaire que vous savez. Ne soufflez mot à personne. Il est nécessaire que M. Trois-Étoiles n’ait pas le moindre soupçon de mes projets ; ainsi n’ayez pas l’air d’avoir avec moi aucune relation d’affaires autres que celles de la Revue. »

Ensuite, ce mot concernant Metella encore :


« Mon cher Buloz,

« Apportez-moi les mille francs. Décidément je travaille pour vous. Mais n’en parlez pas. Je vous envoie de la copie et je vous prie de revoir mes épreuves. Je ne sais pas l’orthographe du mot Aix, ou Aixe [3]. »

Ceci est bien pour Metella, où il est question d’Aix, en Savoie. Et lorsque Metella est terminée (George y a travaillé toute la nuit), elle écrit tout de suite à F. Buloz, qui est devenu, on le voit, un véritable confident :


« Mon cher Buloz,

« Metella est finie. Nous avons soixante pages de mon griffonnage. Venez les chercher ce soir. Je ne vous les envoie pas, parce que je veux les relire à A..., qui dort comme un loir à l’heure qu’il est. Je vais en faire autant. Venez à six ou sept

  1. Novembre 1833.
  2. Je pense qu’il s’agit du volume contenant Le Secrétaire intime (qui devait d’abord s’appeler Quintilia), La Marquise, Metella, Lavinia, etc., et qui parut chez F. Bonnaire en avril 1834. George Sand avait sans doute d’autres engagemens avec un autre éditeur : M. Trois-Étoiles.
  3. Inédite.