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ATTAQUE FRANÇAISE DU 16 AVRIL

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9e division réserve bavaroise. 2 383 14e réserve bavarois. 985
3e — — 979
21e division 2 319 80e régiment... 972
5e — réserve bavaroise. 1 929 10e réserve bavarois. 831
43e division réserve 1 374
8 005 dont 4 312 Bavarois.


Un calcul empirique, le plus souvent vérifié, montre que le chiffre des prisonniers représente communément le tiers ou le quart du chiffre total des pertes. Les unités dont on parle ici sont donc des unités pratiquement anéanties. La 45e de réserve, éreintée le 5 mai dans la région de Laffaux, est arrivée en Woëvre à l’état de squelette, avec des effectifs de vingt hommes par compagnie. Il y a tel régiment dont il ne subsiste que le souvenir : nous avons fait des prisonniers des trois bataillons, et tué ou mis hors de combat ce qui ne s’est pas rendu. Tel a disparu en entier comme dans un cataclysme ; c’est le cas, par exemple, du 476e (242e division), qui a eu deux bataillons engloutis dans le tunnel du Cornillot, tandis que le troisième se faisait détruire, à la surface, dans une série de contre-attaques. La presse a publié le récit de la première descente qu’on ait faite dans ce sépulcre : on trouva les galeries obstruées par sept ou huit cents cadavres et, au milieu de ce charnier, un brancardier fou, accroupi entre quatre bougies.

A ces pertes déjà formidables viennent enfin s’ajouter celles des contre-attaques. Il ne s’est presque pas passé de jour, depuis le 16 avril et le 5 mai, sans que les Allemands essayassent de reprendre quelque lambeau de leurs anciennes lignes. C’est tantôt sur la charnière du moulin de Laffaux, tantôt sur l’isthme d’Hurtebise, sur les musoirs de Vauclerc ou de Californie, ou sur les dômes de Moronvilliers, le « Casque » ou le « Téton, » qu’ils renouvellent leurs efforts presque quotidiens. Sans doute, le plus grand nombre de ces opérations ne sont que de forts coups de main, menés par quelques bataillons. La première attaque d’ensemble se produit le 20 mai, sur le Chemin des Dames, et il est déjà surprenant que l’ennemi ait eu besoin de quinze jours pour réagir. Dans la nuit du 2 au 3 juin, il jette sur le saillant de Californie deux divisions nouvelles arrivées de Russie : elles se font exterminer sans résultat ;