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II n’est point de mensonge, il n’est point de mystère
Dans vos jardins où tout se lit avec clarté,
Où tout dérive et naît de la calme beauté
De votre perspective et de votre parterre.

Si vous dictez ici l’héroïsme vainqueur,
N’est-il pas désirable aussi que l’embellisse
Et lui réponde au loin la grâce ou le délice
Qu’un Trianon fait vivre au fond de notre cœur ?

Que Nolhac vous raconte, ou que Régnier vous chante,
Sur les pas du poète et de l’historien,
Ah ! combien notre cœur s’élance avec le sien
Lorsqu’un artiste pur nous berce ou nous enchante !

Car c’est la fleur glanée et le couronnement
D’une scène immortelle où les beautés sans leurre
De l’Art à son sommet, des Saisons et de l’Heure
Donnent ainsi leur rêve ou leur enseignement.

Lieux sacrés et forts où fleurit l’Espérance
Qui sait atténuer nos plus intimes deuils.
Vous êtes pour toujours l’objet de nos orgueils.
Car vous êtes un peu de ce qui fait la France !


ERNEST DE GANAY.