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deux divisions de réserve (Valabrègue), — le corps de cavalerie (Sordet) à 3 divisions, 1re, 3e et 5e : soit une armée d’au moins 280 000 hommes, 800 canons, plus de 100 000 chevaux et 20 000 voitures.

Outre les 280 000 hommes du général Lanrezac, il faut tenir compte des 25 000 hommes du général Michel à Namur, et des 35 000 hommes du général Fournier à Maubeuge.

A ces forces, il faut ajouter :

L’ARMÉE BRITANNIQUE (maréchal French), comptant : le 1er corps (général Haig), le 2° corps (général Smith Dorrien), la division de cavalerie (général Allenby) ; et. à partir du 24, les 15 000 hommes de la 4e division (général Snow), formant un total de 85 000 hommes.

L’ARMÉE D’AMADE, avec ses 4 divisions territoriales, et la garnison de Lille, soit un total de 75 000 hommes et, à partir du 25, les 36 000 hommes des 61e et 62e divisions de réserve, le tout donnant un total de 111 000 hommes.

Les armées alliées opposent donc, du 22 au 25, aux 545 000 hommes des armées allemandes, un chiffre global de 536 000 hommes.

Il est vrai que l’armée française n’est pas toute en place le 22, et que les divisions territoriales sont dans des conditions d’armement et d’encadrement assez médiocres. Mais les corps allemands ne sont pas tous sur le front, ainsi que nous l’avons établi ci-dessus, et les trois forteresses de Namur, Maubeuge et Lille donnent de la consistance au front français et paraissent pouvoir offrir à l’armée alliée de solides points d’appui, soit pour l’offensive, soit pour la défensive.

Le général Joffre est donc en droit de penser que, si le premier devoir d’un chef est d’opposer des troupes au moins égales en nombre à celles de l’adversaire, ses précautions sont prises, et que, malgré le retard de l’armée britannique, les forces allemandes trouveraient, sur la Sambre, des forces alliées suffisantes pour garder la maîtrise des opérations.

Et telle est sa pensée et sa volonté ; en effet, si le mouvement très aventureux des armées allemandes se poursuit d’Est en Ouest, son intention est de les attaquer au moment même où la 3e et la 4e armées procèdent à l’offensive des Ardennes, de façon à les prendre de flanc, à les rejeter dans le Nord, et à les séparer, vers Namur, de l’armée de von Hausen et des deux