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L’ÉNIGME DE CHARLEROI

I. — LA MANŒUVRE DE BELGIQUE
LES COMBATS DE LA SAMBRE
16 AOUT-25 AOUT 1914


I. — CE QUE L’ON SUT DE LA « BATAILLE DE CHARLEROI »

Les premières semaines de la guerre avaient paru favorables. La double invasion de l’Alsace méridionale par Mulhouse, les premiers incidens de l’offensive française en Lorraine, les succès des Russes en Prusse orientale, les victoires serbes, tout donnait confiance. Jusqu’au 20 août, on était resté dans l’ignorance au sujet de l’emplacement des armées et des desseins des deux adversaires ; mais on savait que la mobilisation et la concentration françaises s’étaient accomplies à merveille et que nos troupes occupaient, sur la frontière, les places assignées par les plans de l’état-major.

Le communiqué du 19 avait confirmé la nouvelle que l’armée française, prenant l’offensive, avait atteint Delme et Morhange, en territoire annexé.

De Belgique, depuis la prise de Liège, les nouvelles étaient rares. L’affaire de Dinant, le 15, heureuse pour nos armes, n’avait pas eu de suite ; rien ne s’était dessiné jusqu’au 18.