Le village de Metsys, qui groupe ses toits gris dans la plaine flamande, non loin de Malines, a conservé intacte jusqu’à ce jour une belle église de style flamboyant. Sa façade irrégulière ressemble à un vieux visage couvert de rides dont le sourire amical et mystérieux recèle un monde de secrets. Aux voussures du porche s’enroulent des guirlandes de fleurs et de fruits. Le tympan, où apparaît la Vierge Marie encensée par les anges, frémit d’un battement d’ailes. Un gable pointu surmonte le porche et répète l’angle aigu de la toiture. De la croisée du transept s’élève un clocher si fin et si précieusement ajouré qu’on dirait qu’il va trembler dans le vent ou dans la vibration des vifs carillons qui s’en échappent les matins de dimanche. Autour de l’abside dorment des tombes.
Le voyageur qui arrive à Metsys au soir d’un jour pluvieux, marche longtemps à travers la grasse campagne monotone, passe des villages dont les tas de fumiers sont presque gros