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d’hommes et deux canons, le XXVIe dix mitrailleuses et de nombreux prisonniers. Où allait-on ? Il semblait bien que l’Allemand, déconcerté par l’entrée en ligne imprévue de forces françaises, fût déjà forcé d’engager ses réserves.

Le général Foch, qui, déployant une rare activité, courait d’un quartier général à l’autre, s’en alla conférer avec le maréchal ; il le trouva enchanté, plein d’ardeur et décidé à poursuivre l’attaque. En fait, le 24, French avait lancé un ordre de reprise d’offensive. Le 9e corps français opérant dans la direction de Roulers en coopération avec le 1er corps britannique, disait en substance l’ordre du maréchal, celui-ci avancerait dans la direction de l’Est, sa droite au Nord de la route d’Ypres-Menin, sa gauche sur la route Zonnebeke-Moorslede. La division Rawlinson se conformerait aux mouvemens du corps Haig et marcherait de façon à avoir sa gauche sur la route d’Ypres-Menin dans la direction générale Gheluwe-Werwick. Le corps de cavalerie, ayant sous ses ordre la 3e division de cavalerie et la 7e brigade indienne et conservant le contact avec la droite de Rawlinson, s’avancerait sur la ligne Le Touqumet-Werwick. La relève de la 1re division par la 2e retarda le mouvement, mais, par ailleurs, la vue de 1 500 cadavres allemands gisant devant son front était faite pour encourager les Anglais ; ils avancèrent, en dépit de la résistance allemande, vers Becelaere, tandis que notre 9e corps arrivait, par sa gauche, à 600 mètres de Poelcappelle et, par sa droite, à 800 mètres du carrefour de Broodsinde, à l’Est de Zonnebeke.

L’inquiétude de l’état-major allemand était au comble : tandis que, sur l’Yser, l’inondation commençait à contrecarrer ses projets, devant Ypres, loin d’avancer, ses troupes reculaient. Le général de Falkenhayn, le nouveau chef d’état-major général (car la bataille avait provoqué une crise grave dans le haut commandement), prescrivait l’intervention énergique du corps de cavalerie et de la brigade de landwehr : il s’agissait de dégager l’aile gauche de l’armée. La VIe armée se sentait « pressée par l’ennemi, sans appui du XXVlIIe corps de réserve » et devant une violente attaque des Anglais au Nord de Gomines, von der Marwitz « engageait sa dernière réserve. »

Le général Foch, communiquant, le 26, ces nouvelles au général d’Urbal, ajoutait qu’u il convenait de profiter sans aucun retard de cette situation. il les communiquait de même