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On sait déjà que le général d’Urbal avait, aussitôt installé à Rousbrugge, pris l’offensive de la mer à Bixschoote et que, Grossetti s’étant avancé sur Slype, Miiry marchait de Bixschoote sur Merckem ; le 23, la 17e division (du 9e corps) avait, dès le matin, été poussée sur Paschendaele, que la 18e renforcerait dès le lendemain. On sait également comment les incidens malheureux du 23 sur le front de l’Yser avaient amené Grossetti à arrêter son mouvement offensif. Par ailleurs, la 17e division se trouva retardée du fait d’un malentendu : les Anglais, craignant d’être découverts à leur gauche par les divisions territoriales, avaient maintenu des troupes à Langemarck ; la 17e division française vint se jeter dans leurs lignes ainsi allongées : elle les traversa, mais non sans retard, pour marcher sur Roulers. Elle put néanmoins reprendre Zonnebeke, tandis que Mitry reconquérait Bixschoote, perdu la veille. On espérait poursuivre, car l’armée d’Urbal s’étant, les 25, 26 et 27, encore grossie de la 18e division (du 9e corps) et de la 31e division (du 16e corps), son chef n’en était que plus excité à poursuivre son plan offensif. Après avoir songé à faire attaquer par la 31e division au Nord-Ouest de la forêt d’Houthulst, vraie « chassie dans son œil, » il avait reçu des instructions conformément auxquelles il se contenta de renforcer l’attaque du 9e corps vers Roulers. Mais celui-ci rencontrait une assez vive résistance sur la ligne Gravenstafel-Broodsinde. Si la gauche repoussait à Poelcappelle une violente contre-attaque, le 90e d’infanterie ne pouvait, à son centre, franchir le ruisseau de Stroombeek. La 7e division anglaise, qui opérait en liaison avec la 17e division, rencontrait de son côté la même résistance. Celle-ci coûtait, à la vérité, fort cher à l’ennemi. L’Etat-Major allemand éprouvait, à cette heure, de très graves inquiétudes que devaient nous révéler un jour des renseignemens de source bien sûre : de corps d’armée à corps d’armée, on se demandait des secours ; l’artillerie paraissait sans efficacité ; un échec du XXVIIe corps de réserve sur Kruiseck mécontentait ; le soutien du XXVIIe pour le lendemain était la mission la plus importante ; mais le IIe corps de cavalerie récriminait à son tour contre le XXVIIe qui ne le soutenait point : une coopération énergique de ce corps et de la cavalerie de l’armée était demandée avec insistance. Les munitions se faisaient de plus en plus rares : il n’y avait plus que 500 coups à Lille, le XXVIIe avait perdu un grand nombre